BOOK _ PORTFOLIO
PRESTATION DIGITALE
Mon travail photographique s’articule autour de la notion du portrait mélancolique et se situe à la frontière de la photographie plasticienne et semi-documentaire. Voyageur solitaire, j’erre de villes en villes à la recherche d’une atmosphère particulière. J’aime à penser la place du spectateur, quitte à l'interroger. Mes préoccupations et mes intérêts photographiques témoignent, le plus souvent, d’une certaine forme de dramaturgie, révélant un état proche de la mélancolie. La mise en scène présente dans mes images, qui s'exprime via l’expression des visages, des corps, du lieu, des objets, de la lumière et du cadrage, donne naissance à des références et des ambiances cinématographiques.À partir d’événements du quotidien, je tente de créer un dialogue entre la perception et l’interprétation du réel, créant ainsi un monde imaginaire et hétérotopique qui se situerait dans
«des espaces autres »
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Portrait social, réalisme magique, habitat dystopique et espace onirique
Depuis peu, je m'oriente principalement vers des thématiques sociales en parcourant et
sillonnant la France entre la Loire-Atlantique, la Bretagne, l’île de France et la région Bourgogne-Franche-Comté, notamment Dijon où je réside. Tém
oignant d’une certaine atmosphère onirique, je construis mes séries de photos à partir et à travers cet intérêt pour les échanges humains. Ils sont toujours présents dans les observations que je fais dans les villes. J'éprouve une sensibilité particulière aux interactions entre personnes, mais aussi entre les citadins et leur ecosystème urbain, qui s'expriment bien souvent de manière violente et individualiste.
De mon côté, j'essaie d'entrevoir des ruptures dans cette tension et cherche un équilibre, une harmonie dans le chaos ambiant. Il s'agit pour moi de saisir une beauté qui nous échappe, qui n'est pas visible au premier coup d'oeil. La confrontation entre le mouvant et l'immobile m'interpelle, j'étire un instant qui m'émerveille et le cristallise en une image fixe. La photographie ne revêt pas pour moi un caractère politique, mais plutôt une invitation à une forme d'émerveillement dans la déambulation. J'aspire à éveiller le regard, à rompre la banalité et le désenchantement quotidien.
Les logements, notament sociaux, que j'observe m'apparaissent comme des ruches où l'activité
bourdonne. De mon point de vue photographique, j'essaie d'imaginer les liens qui unissent ou non leurs habitants, leurs conditions de vie souvent difficiles, leurs histoires qui se croisent parfois. Les rues tentaculaires dans les infrastructures urbaines m’inspirent en tant que flâneur et promeneur.
L’architecture brutaliste accentuent l’impression de dystopie et qui confronte et interroge la place de l’homme dans les villes. J’essaie de souligner cette confrontation par le biais de la déambulation soit dans des espaces naturels protégés en forêt soit dans des mégalopoles urbaines. La plongé labyrinthique et l’ambiance lumineuse des intérieurs et des réverbères guident et rythme notre regard dans ce jeu de perception et de construction visuelle. Le besoin et la nécessité d’évasion, d’un ailleurs paisible et calme, se manifestent en opposition à cet amas surchargé d’informations.
L’accroissement de la population, la frénésie et le chaos sonore ambiant accompagne cette abondance d’énergie qui me fascine autant qu'elle me rebute. Qu’est-ce qui nous pousse alors à s’évader, à trouver l’émerveillement? Est-ce la volonté de trouver une harmonie dans cette surcharge d’informations ? La photographie est pour moi un outil où la question et la préoccupation documentaire sociologique et ethnographique se posent et interrogent. Au-delà de ma propre contemplation du lieu dans lequel je vis, je voyage avec mes proches qui deviennent acteurs et protagonistes de mes séries. Illustrer les villes qui se métamorphosent et qui se construisent au fil du temps m'importe. Les habitations se matérialisent en paysages architecturaux où la verticalité hiérarchise et domine. L’esprit des spectateurs est invité à se plonger dans le récit inititatique de la flânerie et du voyage évoqué par un certain onirisme photographique. Des éléments provenant de la lumière en clair-obscur, d’un climat brumeux, de ruines, de compositions sérielles et de corrélation entres des images, viennent alors perturber et altérer le réel et le quotidien dans ce que l’on pourrait nommer “réalisme magique”. Cela peut nous amener à nous questionner sur des intéractions humaines et environnementales par le biais de la contemplation, de la poésie et du désir de s’imprégner du lieu et de son envers.