Après avoir sillonné les rues en pavés du centre ville de à Chalon-sur-Saône, je me suis retrouvé par hasard en fin d'après midi, dans un bar situé à côté du musée Nicéphore Niepce. Ayant une bonne demi-heure devant moi avant un vernissage photographique (Azimut), je vois les lumières de cette vitrine d'un bar qui a gardé tout son charme de l'époque des années 70 et décide alors d'y entrer. Table en formica, lampe en néon, ventilation à fumée de cigarette, plafon orange, miroir vintage, le propriétaire me raconte qu'il est toujours actif depuis plus 30 ans... Fasciné par le décor atypique, je lui commande un café afin de m'y installer et de tenter de lui demander si je peux faire quelques clichés de son portrait ainsi que son bar. Enthousiaste, il se prête au jeu et pose devant mon 50 millimètres.

Pour passer le temps il regarde la télévision entre les documentaires de Pawn Shop américain et les infos de la cnews. Nous parlions tout les deux du couvre-feu mais aussi de sa jeunesse.

J'avais remarqué par ces vêtements qu'il devait sûrement être fan de l'Amérique. Il me racontat qu'à l'époque en 1965, il était cuistot en Floride et qu'il avait vu jouer Bob Dylan jouer. Il compara cette époque à celle d'aujourd'hui.  L'imaginaire cinématographique que j'ai eu en rentrant me fît penser aux films noirs aux allures et décors de diner américain rappelant la peinture “Nighthawk” de Ewdard Hopper et du “Festin nu” de Carpenter. Un sentiment étrange d'avoir comme un déjà vu et cette impression de me retrouver au coeur d’un récit...
N’est ce pas alors ce qui anime le photographe lors de sa prise de vue et de ce désir de capturer des images ?
Sa vie passé aux USA c'est transposé dans cette petite ville de Chalon sur Saône.
Le climat anxiogène dans lequel nous vivons par le prisme du confinement, de l’actualité des couvres-feu et la pandémie rajoute une couche dimensionsionnelle cinématographique, comme si le réel rejoignait une fiction tout droit sorti des romans dystopiques et des romans d'anticipations.