"Instants volés" est une série de photos réalisées lors de l'exposition "Instants Volés" au Singe en hiver. Le protagoniste interagit avec l'installation en manipulant les boutons de potentiomètres pour régler et altérer l'ambiance sonore à partir des pédales d'effets. Effet de réverbération, de distorsion et de delay intensifie le feedback. Les galets présents dans l'espace résonnent par le contact du sol pour capter la vibration du sol. L'impact dû au choc de la manipulation, amplifie l'espace faisant écho au son produit par les éléments naturels. La répétition du geste, des mouvement et de la posture nous indique une forme de concentration proche d'un état méditatif à la recherche de notre intériorité. Bruitiste, elle communique par le biais d'une forme musicale où la texture sonore produit, s'entremêle et ricoche. Répondant alors aux capacités de ce qui s'interfère dans l'espace et ce qui s'anime. Créer l'incident par la vibration de l'objet au sol renvoie à un imaginaire méditerranéen. l'envie de s'évader et de s'isoler du monde dans un fracas controlé. Cela nous renvoie à une certaine forme de contemplation du paysage et des manifestations météorologique (éclair, tempête de vagues, ...) qui dialogue entre l'image projeté et celle que nous projetons psychologiquement par ce qui nous est dévoilé...
Le clair obscure dans la photographie, cristallise l'acte et le déplacement du rayon lumineux indiquant et projètant comme un spot lumineux, la nature éphémère de l'instantanée
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L’exposition « Instants volés » est promesse de rencontres, ne serait-ce que par le risque de tomber nez à nez avec quiconque descendrait la volée de marches qui y conduit. Passée l’abord de l’espace, la confrontation aux oeuvres est immédiate et troublante. De profil, un premier châssis arqué semble interdire d’emblée la découverte de son sujet. Puis le regard embrasse le lieu et se trouve rapidement happé par les couleurs contrastées, les effets de matières et les présences parfois inquisitrices mais souvent éthérées voire flottantes des tableaux de Brice Mantovani. Dans un accrochage rythmé faisant la part belle aux accidents, décrochages et cicatrices de cette salle nue et brute, les toiles composent un ensemble qui invite à une observation plus attentive. Perspectives paysagères habitées, scènes de vie atemporelles et plongées dans la trame des éléments naturels suscitent l’introspection et le questionnement des références.
Mais l’oeil laisse rapidement la place à l’oreille qui décèle la rumeur d’un environnement sonore fluctuant, et au pied qui se heurte à l’obstacle d’un câble électrique. Le ressac se densifie à mesure que l’observateur évolue dans la pièce. Figurée au mur, la dimension corporelle prend alors une autre envergure, devenant l’instrument de la partition pensée par l’artiste Thai-Binh Phan-Van. Contraint par le déploiement tentaculaire des fils et curieux de jouer les variations aquatiques, par son cheminement,
le regardeur/promeneur découvre son environnement sous un jour nouveau.
Texte de Marion Payrard pour l'exposition Instants Volés
Lieu : Un singe en Hiver
Peintures : Brice Mantovani
Featuring Berny Kevin, Gentaro Murakami, Justas & Jean Marc