L’intime se trouve à l’extérieur, visible à l’oeil nu dans les rues de Hô Chi Minh, nous sommes spectateur d’un théâtre
du quotidien où le temps semble suspendu. Le voyeurisme n’a plus sa place et la routine, le banal et le quotidien sont la
somme d’une vitrine s’exposant à dévoiler une culture de proximité.En tant que photographe, c’est en déambulant et
étant sensible à une forme de théâtralité et de mise en scène que je capte alors des portraits du quotidien qui ne sont pas
sans rappeler le mouvement de la photographie plasticienne sur des sujets de banalités et du quotidien crée dans les années quatre-vingt-dix. 
Ses portraits sont exposés à la vue de tous et c’est en essayant de m’approcher au plus près
d’une action que l’image traduit et produit d’elle-même sa propre symbolique. La perception qui s’anime à travers le désir
inconscient de capturer ce réel cherche alors une échappatoire dans ce qui peut sembler banal et de trouver
dans le mystère d’une photographie, un moyen au spectateur de s’identifier en faisant appel à des analogies à travers sa propre culture
qu’elle soit picturale théâtrale et/ou cinématographique.
Entre deux cultures différentes, je choisis de mettre en relation deux séries dont une qui se passe dans un étang privé en
France à Dijon et une autre au Viêtnam à Hô Chi Minh.  Nommant cette série « Hétérotopie », je fais donc référence à
Michel Foucault qui cite :
« l'hétérotopie a le pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces,
plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles. » J’ai donc appliqué cette idée au sujet de mes
photographies en questionnant l’espace mental et fictionnel de la photographie en y proposant une relecture de ce qu’elle
propose en tant qu’objet physique chargé de plusieurs facteurs différents comme la charge émotionnelle, la symbolique et l’interprétation. 

C’est une histoire sans chronologie, d’un lieu
sans lieu dans le rêve qui découpe dans l’espace des moments imaginaires. On peut donc considérer que chaque
images fonctionnent indépendamment les unes des autres et paradoxalement ensemble comme langage poétique.